Le baryton Edwin Crossley-Mercer souffrant sera remplacé par Jóhann Kristinsson pour le concert du 15 octobre.

Un Requiem italien à la Philharmonie

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Un Requiem italien à la Philharmonie

Le chef-d’œuvre de Giuseppe Verdi a enflammé cette fin de saison. Opéra liturgique, messe des morts romantique, hymne à l’Italie entière, la pièce transcende tous les genres existants. Accompagné d’un plateau de solistes enthousiasmants, l’immense chef finlandais Jukka-Pekka Saraste a livré sa version de ce chef-d’œuvre absolu à la Philharmonie de Paris le 1er juin.

En 1870, Verdi a conquis les salles, et son œuvre s’est définitivement imposée comme celle de l’Italie entière. La disparition de Rossini en 1868, puis celle du grand poète et romancier Manzoni en 1873, nourrissent son désir d’offrir à l’Italie une messe des morts aussi puissante que celles de Mozart et de Berlioz. « Messieurs, il n’est pas question de messe ou de cérémonie mais bien de quelque chose de plus grand. C’est une question d’art », déclare alors Arrigo Boito, collaborateur du compositeur, aux autorités de Milan, quelque peu réticentes.


Le Requiem est créé le 22 mai 1874, « per l’anniversario della morte di Alessandro Manzoni », à l’église San Marco de Milan et redonné trois jours plus tard à… la Scala ! Œuvre pour la scène ou pour l’Église ? Depuis ses débuts, le Requiem suscite les plus vifs débats : pour chanter les terreurs de la mort et la soif de rédemption, Verdi fit appel aux chanteuses d’Aida, son opéra égyptien. L’éloquence ininterrompue de l’œuvre, la puissance des voix, les mélodies bouleversantes semblent certes regarder vers l’opéra. Et pourtant… De la joie du « Sanctus » à la terreur du « Dies Irae » (Jour de colère), Verdi fait entendre les textes religieux avec un dramatisme inédit. Par-delà toutes les controverses, entendre ce Requiem sur scène promet une expérience musicale bouleversante.